Comment apprendre ?

Même si vous savez...

Une année en classe préparatoire est très prenante : une trentaine d'heures de cours chaque semaine sans compter l'éducation physique, des colles en moyenne deux soirs par semaine, un devoir surveillé hebdomadaire de deux à quatre heures. Il faut bien dormir, participer à la vie collective du groupement des classes préparatoires et se ménager quelques heures de loisirs chaque semaine, tout cela laisse peu de temps pour le travail personnel. Il doit cependant être d'un volume important et surtout le plus efficace possible.

L'entrée en classe préparatoire peut être déstabilisante en raison du rythme du déroulement des cours. Vous allez devoir prendre en notes davantage d'informations en une heure de cours que lorsque vous étiez en terminale. Dans toutes les matières les exigences sont plus fortes, les connaissances à acquérir sur la durée nombreuses. Le concours porte sur les enseignements des deux années, il n'est pas question de ne mémoriser qu'à court terme. Il va falloir vous forger des outils de travail pertinents car travailler énormément, ne plus dormir suffisamment, se priver de tout moment de détente ne peut être la solution. Chez bien des étudiants qui réussissent, les années de classes préparatoires impliquent un mode de vie certes centré sur les études, et par certains côtés assez "monacal", mais qui permet aussi un épanouissement intellectuel. On ne peut réduire l'apprentissage à du "bachotage", il s'agit bien plutôt d'un mûrissement de la pensée nourri par l'acquisition d'une culture étendue et par la pratique régulière d'exercices de réflexion comme les dissertations.

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En "économie, sociologie, histoire du monde contemporain" (ESH), le travail du cours se fait en plusieurs temps. L'objectif est de maîtriser le contenu, de se l'approprier suffisamment pour être parfaitement à l'aise et pouvoir piocher dans ses connaissances les éléments pertinents pour conduire une réflexion personnelle. Évidemment, la plus grande attention en classe est nécessaire pour commencer à mémoriser en même temps que l'on prend en notes. Il faut s'assurer que l'on comprend et, si ce n'est pas le cas, ne pas hésiter à poser des questions. Il est possible que tout ne soit pas immédiatement limpide dans votre esprit, la compréhension pourra venir lors d'une lecture au calme le soir après les cours. La prise de notes doit être aérée, il ne faut pas hésiter à sauter des lignes lorsque l'on passe d'une idée à une autre. Les pages de notes seront ainsi toutes différentes et la clarté de la mise en page aidera ensuite à la mémorisation. Rien de plus inadapté qu'une suite de pages remplies de manière compacte et qui toutes se ressemblent ensuite visuellement.

Après avoir compris ses notes, ils faut commencer à mémoriser. Il faut que vous élaboriez des outils d'assimilation des connaissances. Il semble indispensable de hiérarchiser les éléments contenus dans le cours en utilisant des couleurs par exemple. Il faut souligner, encadrer, faire ressortir les idées à retenir en priorité. Il ne faut pas se tromper sur ce qui est important et ce qui est secondaire. Pour cela, les fiches d'aide aux révisions que je distribue vous guideront. Elles ne sauraient cependant constituer en elles-mêmes des substituts au cours, car elles sont trop allusives ! Apprendre le cours implique souvent plusieurs lectures des notes prises en classe, une bonne compréhension et un temps important de concentration lors de l'apprentissage pour mémoriser les informations. Tout ce qui est dans le cours est utile pour le traitement d'une partie du programme mais le travail de hiérarchisation permet à votre esprit de mieux circuler dans le thème, ce qui est très utile pour construire des dissertations.

Il est possible ensuite de ficher le cours, avec deux limites cependant. Cela prend tout d'abord beaucoup de temps et puis cela crée un deuxième support de mémorisation. La mémoire visuelle de votre cerveau est doublement sollicitée : pour "photographier" les fiches et pour "photographier" le cours. Si vos fiches sont très brèves, le risque est de retenir trop peu d'éléments et si elles sont très longues, leur confection vous prendra trop de temps. Mettre de la couleur, des annotations, encadrer à l'intérieur de votre prise de notes directement... tout cela peut être un moyen de transformer de manière pertinente votre cours "en fiches" en évitant la confection matérielle de fiches. Mais vous pouvez préférer l'autre solution, il n'y a pas de règle absolue. Le tout est que vous parveniez à maîtriser le cours, ce qui est bien plus que de l'avoir appris, même par cœur. Et ce avec efficacité.

Pour vous aider dans votre apprentissage, je vous fournis pour chaque chapitre dans les documents de travail une fiche avec les notions essentielles, une chronologie et une liste des auteurs ou références théoriques à connaître. Vous bénéficiez aussi d'une synthèse rédigée. Il est indispensable, pour presque tous les sujets, que votre travail comporte à la fois des références historiques et théoriques précises. Utilisez ces outils que je mets à votre disposition.

Il est bien évident que seul un travail très régulier du cours est efficace. Pour mémoriser sur le long terme, il est nécessaire de lire, relire plusieurs fois son cours, en étant dans le silence et très concentré. Étape après étape, on discerne alors mieux l'essentiel du secondaire, on fait des liens entre des idées que l'on n'avait pas connectées, on comprend mieux et progressivement on maîtrise de plus en plus le thème. Les dissertations ne sont pas des questions de cours et, pour traiter les sujets, il faut maîtriser les thèmes.

En parallèle des cours, des dossiers documentaires vous sont distribués. Leur contenu a un statut aussi important que le cours, il convient donc d'y consacrer le temps nécessaire. Un travail au stylo de couleur, au surligneur, est indispensable pour s'approprier les idées essentielles. Des manuels vous sont prêtés par le lycée, utilisez-les. Ils ne peuvent en général se substituer ni au cours ni à vos propres outils d'apprentissage mais ils vous offrent un éclairage un peu différent des thèmes au programme, ce qui peut vous aider à vous les approprier. Sur certains thèmes, le manuel formera le cœur du cours.

Il est difficile, pour une bonne maîtrise du cours, de consacrer moins de 5 heures de travail personnel chaque semaine à l'ESH, y compris pendant les vacances.

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En "économie approfondie", le volume des connaissances à acquérir peut sembler moins important mais, relativement au nombre d'heures de cours consacrées à cette discipline, ce n'est qu'une illusion. Les définitions et les formules doivent être sues, les concepts, et il y en beaucoup, doivent pouvoir être expliqués. Les nombreux graphiques doivent pouvoir être réalisés à la demande, en colle ou en interrogation écrite. Ils sont utiles à la compréhension de phénomènes abstraits. Il convient aussi d'être capable de réaliser des exercices similaires à ceux présentés en classe, cela nécessite de l'entrainement. Il faut faire et refaire, bref s'exercer pour gagner en rapidité. Cela n'est efficace que si l'on a compris les phénomènes économiques analysés, les exercices ne doivent pas être seulement répétés mécaniquement et il faut donner du sens économique aux résultats. Les mathématiques ne sont qu'un outil.

Il est conseillé de réaliser un travail personnel en moyenne de 1h30 chaque semaine en économie approfondie.
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Pour faciliter vos prises de notes, voici les abréviations couramment utilisées en économie et que je vous conseille donc d'adopter.

Y : production globale
C : consommation
S : épargne
I : investissement
K : capital
L : travail
W : salaire
P : niveau des prix
W/P : salaire réel
r : taux d'intérêt
r/P : taux d'intérêt réel
T : impôts
G : dépenses publiques
X : exportations
M : importations
O : offre
D : demande
PM : productivité moyenne
Pm : productivité marginale
CM : coût moyen
Cm : coût marginal
Mo : offre de monnaie
Md : demande de monnaie
TQM : théorie quantitative de la monnaie


emk : efficacité marginale du capital